C’est une réalité, le secteur bancaire s’est largement féminisé : les femmes y représentent aujourd’hui 57,1% des effectifs et leur proportion parmi les cadres est passée de 46 % à 58 % entre 2014 et 2020*. Les résultats sont également satisfaisants en termes de réduction des écarts de rémunération, par exemple : si ces écarts ont été fortement réduits au premier niveau de l’encadrement, ils sont même favorables aux femmes chez les techniciens, une population qui reste très féminisée (à 70 %). Des moyens spécifiques ont été alloués à l’échelle de la Branche pour des rattrapages de rémunération.

*selon une étude réalisée en 2021 par le cabinet Topics pour l’Observatoire des métiers de la banque.

Ces bons résultats sont le fruit de l’engagement depuis plusieurs années, des entreprises du secteur autour de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Une politique volontariste est menée sur le sujet, encouragée par un cadre législatif favorable grâce aux lois Copé-Zimmerman (2011) puis Rixain (2021) qui imposent 40 % de femmes dans les conseils d’administration, les comités de direction et comités exécutifs.

L’étude de l’Observatoire souligne qu’« une grande partie des banques a combiné différents leviers pour améliorer l’égalité professionnelle » : en développant la confiance des femmes dans leurs capacités à réussir à tous les niveaux de hiérarchie (formations au leadership, mentoring, réseaux de femmes) ; en assurant l’égalité des chances dès le recrutement (rédaction non genrée des annonces, vidéo de sensibilisation aux stéréotypes, entretiens menés par des femmes…) ; en favorisant l’articulation vie professionnelle/vie personnelle (meilleure gestion des congés maternité/paternité et du temps partiel).

Parmi les défis que le secteur souhaite relever désormais : la féminisation de certains métiers. Si les métiers de la relation client restent largement féminins, les postes dans la banque d’affaires, les salles de marché et l’IT sont très majoritairement occupés par des hommes. Les entreprises réfléchissent à des partenariats avec les écoles, les centres de formation pour favoriser l’émergence de profils féminins. Pour assurer la mixité à tous les niveaux, l’étude préconise de proposer de réelles perspectives de carrière aux femmes, qui plafonnent trop souvent au premier niveau de l’encadrement. Elles sont aussi minoritaires parmi les recrutements à Bac+5 et sur les hauts niveaux de hiérarchie. Dans cette démarche, un enseignement important de l’étude : « s’appuyer sur les hommes, d’intégrer les hommes et notamment les plus jeunes dans les différents dispositifs » : car, oui, l’égalité professionnelle, c’est l’affaire de tous !